La Nuit des Idées revient le vendredi 15 mai de 19h à minuit. Réunis à Beit Beirut autour du thème « pouvoir d’agir », artistes, philosophes, journalistes, écrivains et acteurs de la vie culturelle libanaise animeront cette soirée riche en dialogues, en échanges et en création. Pour en savoir plus, l’Agenda Culturel s’est entretenu avec Sabine Sciortino, directrice de l’Institut français.
« Pouvoir d’agir » est une invitation à la décision et à l’action. Quels sujets seront abordés durant cette nuit dont les Libanais doivent se saisir aujourd’hui ?
« Pouvoir agir » est le thème commun retenu à l’échelle mondiale pour l’édition 2025 de la Nuit des idées, puisque cet événement est organisé dans l’ensemble des instituts français de la planète et plus de 200 villes. Mais comme souvent, ce thème trouve une résonance tout particulière ici au Liban, non seulement à l’aune de ce que le pays a traversé ces dernières années, mais aussi à l’aube de ce qui se dessine, avec la désignation d’un nouveau gouvernement, l’espoir de réformes et de reconstitution progressive des institutions libanaises.
Le grand débat qui réunira le journaliste Pierre Haski et l’intellectuelle et romancière Dominique Eddé interrogera sur ce qu’il reste du monde d’hier. En cela, il nous questionne aussi sur le monde à venir, et comment nous pouvons contribuer collectivement à le façonner. De nombreux intervenants, figures intellectuelles, littéraires et artistiques, viendront également apporter tout au long de la soirée un éclairage et un regard complémentaire, comme avec l’ancienne ministre française de la culture Rima Abdul Malak qui lira des poèmes d’auteurs et autrices de la région, ou encore l’auteur Marwan Chahine qui présentera son livre « Beyrouth 13 avril 1975 », fruit d’une enquête minutieuse de 10 ans sur le début de la guerre civile libanaise.
Nous commémorons cette année les 50 ans du déclenchement de la guerre civile au Liban. À cet effet, vous avez choisi de situer l'événement à Beit Beirut, lieu symbolique de la mémoire de cette guerre. Pourquoi ?
C’est dans l’ADN de l’Institut français du Liban que de proposer à la fois des évènements dans ses propres espaces, que ce soit sur le campus de l’ambassade de France à Beyrouth ou dans ses antennes réparties sur tout le territoire, mais aussi de sortir et d’investir le tissu culturel, associatif, historique du pays. Car parmi nos missions essentielles figure la nécessité d’être toujours au plus proche des préoccupations et des attentes de la population libanaise, afin de garder notre pertinence.
Pour cette raison, au moment même où le Liban commémore le triste anniversaire des 50 ans du début de la guerre civile, il nous a semblé pertinent, fort et important d’être dans ce lieu mémoriel, chargé d’histoire, et d’y proposer cette rencontre autour des arts, des idées et de la libre expression.
Rima Abdul Malak interviendra lors de cette 10e nuit, s’appuyant sur son expérience de ministre de la Culture en France. En quoi cette expérience vous semble pertinente vis-à-vis du thème abordé et de sa résonance dans le contexte particulier du Liban ?
Rima Abdul Malak nous fait le plaisir et l’honneur de participer à cette nuit des idées. Elle symbolise selon moi ce lien si particulier et ces ponts exceptionnels qui existent entre la France et le Liban. D’origine libanaise, devenue ministre de la République française, c’est également une grande amatrice de poésie. Pour cette raison, elle a souhaité proposer un format original durant lequel elle lira des poèmes, en français et en arabe, accompagnée par la poétesse Rita Bassil et le violoniste Jack Estephan.
Nous tenons chaque année à ce que la Nuit des Idées comporte un volet culturel significatif, afin que les débats entrent en résonance avec des disciplines artistiques variées. Le fait qu’une personnalité comme Rima Abdul Malak ait accepté de se prêter à un exercice de lecture poétique et musicale comme celui-ci veut dire beaucoup pour nous.
« Pouvoir d’agir » sous-entend un engagement collectif, soutenu par tous. Quels moyens avez-vous mis en place lors de cette Nuit des Idées pour inclure le public dans cette réflexion ?
Chaque année, la Nuit des Idées est conçue de façon à offrir un espace de libre expression où l’on peut débattre des questionnements qui traversent la société libanaise. L’édition 2025 n’échappe pas à la règle. C’est d’abord un rendez-vous rassembleur entièrement gratuit et ouvert à tous. Ensuite, nous attachons une importance particulière à ce que chaque rencontre suscite des interactions entre nos invités et le public, afin de nourrir la réflexion collective et imaginer les solutions de demain. Les débats et rencontres se tiendront ainsi dans la salle de conférence de Beit Beirut, mais seront diffusés aussi en direct dans le hall principal du lieu et dans la salle de conférence adjacente, afin de permettre au plus grand nombre d’en profiter. Il ne faut pas non plus oublier la dimension festive, qui a toujours fait partie du concept de la nuit des idées. Elle sera incarnée par le DJ set proposé par Radio Karantina et Nasri Sayegh, qui viendra clôturer la soirée.
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